Coin du jour

Il ya quelques jours déjà, les fans de séries fantastiques, et plus spécifiquement de séries de loup-garou, ont été attristés par la nouvelle : la saison 2 de la série Teen Wolf s’est achevée. Je vous rappelle ici les principaux éléments de la série : peu après les évènements de la saison 1, une nouvelle menace s’abat sur la petite ville de Beacons Hills. Tout le monde se met sur l’affaire ; des loups-garous aux chasseurs de loups-garous sans oublier le sheriff. Le sujet de leur inquiétude : l’apparition d’un monstre inconnu, un kanima, monstre ayant de très fortes similitudes avec les serpents. Pire : ce monstre tue sur ordre d’un mystérieux maître, sorte de tueur en série nouvelle génération, avec lequel celui-ci entretient un lien fusionnel. Parallèlement à cette catastrophe, les Roméo et Juliette que sont Scott et Allison sont confrontés à l’arrivée d’un nouveau membre : Grand-papa Tueur de Monstres.

Pas de repos pour les braves.

Mais le vrai problème, c’est que le grand-père (interprété brillamment par Michael Hogan, effrayant dans le rôle) n’est pas revenu suite à une prise de conscience de l’importance de la famille mais plutôt pour trouver un remède surnaturel au cancer. Vous l’avez deviné, il veut devenir un loup-garou. Gérard Argent devient donc le nouveau maître du kanima, déclarant au passage aux membres restant de sa famille : « lorsqu’il est question de survie, je pourrais tuer mon propre fils ». Il prouve par la même occasion qu'il appartient bien à la famille Argent ; il faut dire qu'après la mère et feu la tante, le cynisme et le sadisme sont désormais de coutume. Un ancien personnage refait son apparition : Peter Hale, bien décidé à se venger de son neveu Derek. Son caractère blasé et l’ironie sont restés les principaux constituants de son charme. Et les Alphas (loups-garous) pointent à l’horizon.

Ainsi, la saison 2 de Teen Wolf s’est terminée de manière remarquable. Les épisodes 11 et 12 ont servi de transition pour la saison 3 dont le renouvellement avait été annoncé en juin dernier par certains acteurs de la série présent au Comic Con International de San Diego. Avec une moyenne de 1.8 millions de téléspectateurs par semaine, quoi de plus logique. Mais ce ne fut pas la seule nouvelle du jour. Il est à noter que la série a visiblement fait ses preuves auprès de la chaîne, puisque celle-ci a en effet renouvelé la série non pas pour les 12 épisodes habituels, mais pour 24 épisodes.

Ce qui attire la plupart des téléspectateurs n’est pas tellement le jeu des acteurs, qui est, bien sûr, plutôt bon. Comparé à la saison 1, nous pouvons remarquer une nette amélioration des effets spéciaux, qui concordent mieux avec les attentes liées au fantastique. De nouveaux thèmes sont abordés dans cette seconde saison, comme par exemple la possibilité que la transformation donne naissance à une créature autre qu’un loup-garou. Et dans ce cas-ci, une question s’impose : quelles autres monstres peuvent-ils être créés par transformation ? Un autre thème est abordé, celui du système hiérarchique régissant les chasseurs. Ainsi, le spectateur apprend que les chasseurs de loups-garous sont une communauté matriarcale. Très peu d’éléments sont laissés au hasard dans Teen Wolf. Si vous regardez de plus près, vous vous rendrez ainsi compte que les habitudes vestimentaires, les lieux et les couleurs sont porteurs de sens. N’importe quel plan ou n’importe quelle séquence peut contenir un indice sur la suite de l’intrigue. Ainsi, au premier épisode de la saison 2 de la série, on voit Jackson se relever dans un cours d’eau en pleine nuit. Pourquoi ce lieu ? Et pourquoi ce moment précis ? Jackson n’est pas transformé alors même que la lune est pleine : cette simple scène indique déjà que le personnage deviendra autre chose qu’un loup-garou.

Bref, si vous aimez décortiquer les épisodes de Sherlock, de Fringe, ou d’Esprits criminels, alors cette série est définitivement pour vous. Si je devais résumer les principales influences de cette série, je dirais que le scénariste Jeff Davis s’est inspiré du talent de subterfuge d’Alfred Hitchcock, c’est-à-dire créer toutes les conditions d’une scène d’horreur mais remplacer l’horreur finale par une fin simple et non- terrifiante. Jeff Davis s’est également inspiré de la capacité de Jonathan Nolan (scénariste de Memento, Inception et des deux derniers Batman) à conférer au plus simple élément un sens précis important pour la suite. Cette stratégie narrative, il l’a directement mis en place dans la saison 1 de Teen Wolf mais avait eu du mal à doser : ainsi certaines ficelles narratives avaient été trop directement révélées (notamment les clichés et stéréotypes propres au film d’horreur), tant bien même ils servaient à masquer d’autres indices. Bref, le Taux d’Explication Minimale a porté ses fruits. En témoigne l’un des derniers éléments de la série, à savoir que lors de la transformation de Jackson en loup-garou, ses yeux sont bleus, et non jaunes.

Enfin, et je terminerai là-dessus, Teen Wolf est d’avantage une série d’amis, qu’une des nombreuses séries produites à la chaîne. Vous le constaterez, si d’aventure vous visionnez les interviews individuelles ou en groupe, les live-chats, etc. Plus que des collègues, l’équipe de Teen Wolf est constituée par des amis !