Coin du jour

Arrow : le diamant brut noir

Green Arrow, entouré ici de la principaux acteurs de la série. 

 

Plus de deux ans après la fin de la série Smallville, où CW racontait la jeunesse de Superman, la chaîne suit aujourd’hui les traces d’un autre superhéros : Green Arrow. Ce dernier avait déjà été porté à l’écran dans Smallville sous les traits de Justin Hartley. Aujourd’hui, ce personnage fascinant est le protagoniste principal de sa série, et malgré quelques divergences avec les comics originaux (comme par exemple le passage de « Star City » à « Starling City »), l’histoire est relativement la même : 5 ans après avoir été porté disparu et considéré comme mort, Oliver Queen, héritier des entreprises Queen, est retrouvé sur une île isolée du Pacifique. Revenu à Starling City changé par son accident, il cherche la rédemption pour ses erreurs et commence à nettoyer la ville qui l’a vu naître du mal qui la ronge. Dans sa quête de justice, il sera confronté au père de son ex-petite-amie, le détective Quentin Lance (Paul Blackthorne), qui refuse d’accorder le moindre crédit à ce qui est pour lui un banal délinquant.

 

Quentin Lance (Paul Blackthorne), sur la scène d'un crime. 

 

Résultat, la chaîne a enregistré 4,14 millions de téléspectateurs américains, son meilleur démarrage depuis le lancement de Vampire Diaries en 2009. Bien qu’inattendu, ce chiffre a réussi à convaincre la chaîne de commander une saison complète pour la série, faisant passer son nombre initial d’épisodes de 13 à 22. Comment expliquer ce succès ? L’intrigue, le scénario et la mise en scène sont-ils aussi impressionnants ?

Malheureusement, non. En un sens, l’intrigue de la série ne dépasse guère la qualité narrative d’un quelconque blockbuster. Et comme si cela ne suffisait pas, un certain Christopher Nolan s’est mis en tête depuis la fin de Smallville de redéfinir le concept du héros et la notion de révélation de ce dernier via son entourage social. Nolan est revenu sur ces champs notionnels dans sa trilogie sur Batman, qui sert ici de base scénaristique pour les aspirations artistiques d’Arrow.

 

Oliver Queen (Stephen Amell), alias Green Arrow. 


Dans « Arrow : La surprise ou la catastrophe » (voir lien plus bas), j’avais fait part de mon opinion quant aux bonnes idées du scénariste. Et bien, je dois avouer que je me trompais. Pour preuve, la première scène du pilote est annonciatrice de tout ce qui va de travers dans ce premier épisode. Avec une mise en scène imprécise et un montage maladroit, le spectateur se retrouve face à un Oliver Queen qui nous fait part de sa décision de nettoyer sa ville natale : Starling City. Ce n’est que lors des débuts du jeune homme en tant que super héros, et plus précisément lors de sa première attaque, que l’intrigue et le scénario se posent un minimum. Cette pause permet une mise en place des décors et des personnages, mise en place qui n’avait été jusqu’ici qu’une succession de scènes et de présentation de personnages mal construits et inaboutis, et qui alternaient avec la narration omnisciente mais hors de propos de son protagoniste. Tout cela ne servit qu’à alourdir la scène et à prolonger l’incompréhension du spectateur. Sans cela, et avec un meilleur maniement de l’intrigue, le pilote de la série aurait pu être à la hauteur de nos attentes.

 


Autre dysfonctionnement du scénario : la transition entre la vie d’avant le naufrage d’Oliver Queen et sa transformation en Green Arrow. La transition est ici trop rapide. Une seule image montre l’Oliver Queen d’avant ces évènements. Si le scénariste avait préparé le générique de début du pilote comme un enchaînement de témoignages et d’interviewes présentant Oliver Queen, et démarré avec la première scène du pilote, où l’on voit le retour d’Oliver Queen à Starling City, il n’y aurait pas eu besoin de tant d’artifices.

 

Oliver Queen (Stephen Amell) et Dinah Lance (Katie Cassidy). 

 

Côté personnages, j’ai eu de sacrés surprise. Si Stephen Amell s’en sort relativement bien dans la plupart des domaines, ce n’est pas le cas de tout le monde, le jeu des autres acteurs étant perfectible. Le personnage de la petite sœur d’Oliver, Thea (Willa Holland), est fade, et agace déjà par son insouciance et son comportement irresponsable, voire dangereux. Sa dépendance à la drogue comme moyen de compenser son chagrin est bien trop attendu. Katie Cassidy, qui incarne Dinah Lance, manque quant à elle de saveur et de vivacité, voire d’énergie, faisant d’emblée de son personnage le futur sujet d’une love story sans grand intérêt, etc. Néanmoins, quelques acteurs confirmés, tels Paul Blackthorne ou Susanna Thompson, relèvent la barre.

Pour les fans de comics, je dois faire part de ma curiosité quant au masque de Deathstroke visible aux abords de l’île au début du pilote. Sera-t-il le principal adversaire de Green Arrow au long de la série ? Ou sera-t-il simplement éclipsé comme les autres supervilains ?

 

Le mercenaire Deadshot, intreprêté par Michael Rowe. 


Pour résumer, les débuts de cette série s’avèrent décevants et son introduction se révèle bancale, mais « Arrow » a toutes les qualités pour devenir meilleure et dépasser toutes nos envies. L’intrigue y est intéressante, et son principal personnage mystérieux et fascinant, évoluant au sein d’un univers sombre et prometteur. Il ne suffit plus qu’à accomplir un travail de fond sur les personnages secondaires et à effacer toute réplique inutile et stéréotypée dans les dialogues.

Pour ceux que ça intéresse je vous renvoie vers mon ancien article, « Arrow : la surprise ou la catastrophe » :

https://coindujour.blog4ever.com/blog/lire-article-700594-9341849-arrow___la_surprise_ou_la_catastrophe.html

    Bonne lecture. 

 

 

Ci-joint, la vidéo du premier épisode:  

 




10/11/2012
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