Coin du jour

Ecrivain en plein doute existentiel suite à la mort de sa femme, W. Ackroyd se lance dans l’écriture biographique en se centrant sur le poète W. Miller. Cependant, suite à l’envoi inattendu d’un colis par une inconnue apparemment ancienne maîtresse du poète, il s’intéresse à la figure d’un peintre nommé Philip Marham que sa correspondance et son carnet intime identifient comme le frère de l’expéditrice. Suivant son intuition, cet écrivain va s’évader et s’immerger dans la période troublée précédent le début de la Première guerre mondiale, lorsque Paris était encore le lieu de rencontre des artistes. En s’appuyant sur les documents mis à sa disposition, l’écrivain va retracer le parcours et l’évolution artistique du jeune peintre.

Artiste danois, Teddy Kristiansen signe avec cette magnifique bande dessinée, l’un des romans graphiques les plus aboutis et le plus incroyable qu’il m’ait été donné de lire à ce jour. Sorte de thriller psychologique avec pour trame de fond la guerre et l’art, Kristiansen développe dans son « Carnet rouge » un style variant entre illustration et bande dessinée, clairement influencé par des peintres modernes tels que Picasso, Munch ou Braque. Je ne connaissais pas vraiment cet artiste avant de lire « Le carnet rouge » découvert par mes aléas incessants au rayon BD de la bibliothèque de mon université, mais je dois dire que j’en ai énormément apprécié la lecture. A ce que j’ai pu comprendre en me renseignant sur l’auteur, le projet original est de concevoir un triptyque sur les thèmes de la guerre et du choix, dont ses ouvrages « Paroles de poilus » et « Le pays de la mort » constitueraient le premier et le dernier volet.  

Ce que je suis sûr de pouvoir dire, c’est que les allers-retours entre la lecture des carnets du peintre et les réflexions du biographe, qui révèlent peu à peu dans l’œuvre ses propres failles, permet de structurer de manière efficace la mosaïque qui constitue l’album.

Avec « Le carnet rouge », j’ai pu découvrir un nouvel auteur à l’immense talent dont le chef d’œuvre est à placer aux côtés des autres merveilles du neuvième art.

A découvrir et à redécouvrir.