Coin du jour

A Venise

En novembre 2006, j’ai effectué avec mon lycée un voyage de quatre jours à Venise. Ville ou œuvre d’art, Venise est seule et perdue. Marqué par le temps, j’ai pris conscience qu’aujourd’hui coïncidait avec hier. Le présent se superpose au passé.

Mon groupe s’est installé dans un petit hôtel miteux, soi-disant classé deux étoiles (à comprendre comme une étoile, car le système de notation italien est différent de celui français), près du pont du Rialto, chef d’œuvre architectural parmi tant d’autres.

Je n’ai véritablement rencontré Venezzia que le mardi soir, en me promenant au hasard dans les rues. Je suis arrivé auprès d’un vieux bâtiment en pierre. Il était baigné par les rayons de la lune. Je me suis approché de l’eau, j’ai enlevé mes chaussures, puis j’ai trempé mes pieds. « Ici, je suis chez moi », ai-je pensé.

Seule une ville, que dis-je, une cité, comme Venezzia, pouvait incarner autant les maladroites fondations de ma personnalité.

Une heure passa.

Ma nostalgie est alors retombée.

Depuis une heure, j’avais quitté mon groupe et avais délaissé les quelques connaissances faites jusque-là. Sans doute était-ce un signe.

Mais de qui ?

Mon reflet dans l’eau sembla murmurer : « le destin ».

A l’aube, je suis rentré. Là, au matin, je suis revenu pour vivre ma vie, mes vies, ou peut-être seulement pour vivre ma renaissance.

 

Le lundi 7 janvier 2013. 



16/01/2013
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