« Mr Nobody » ou l’histoire d’un choix
En 2092, Nemo Nobody, âgé de 118 ans, est le dernier mortel vivant dans un monde d'immortels. Il est interrogé sur son passé. Nemo Nobody se remémore à travers des flashbacks toutes ses vies. Celles-ci se situent dans des espaces/ temps différents. Il imagine alors douze vies parallèles dont chacune est caractérisée par une épouse et une évolution sociale différentes. Les variations de cette arborescence ne tiennent parfois qu'à très peu de choses, un peu à la manière de l'effet papillon, c’est-à-dire qu’un petit évènement sur le globe aura d’énormes conséquences dans une autre partie du globe.
Ce film est basé sur les choix : il raconte toutes les vies possibles imaginées par Nemo tant que le petit garçon qu’il a été n'a pas fait son choix : rester son père ou partir avec sa mère. Mais tant que ce choix n'est pas fait, toutes les vies s'ouvrent à lui.
Imaginé par le cinéaste belge Jaco Van Dormael, également réalisateur des géniaux Toto le héros et Le huitième jour, ce film repose principalement sur un questionnement philosophique et métaphysique : que se passerait-il dans l’univers si la gravité venait à s’opposer à l’expansion de l’univers ? Est-ce que le cours du temps s’inverserait ? Et alors pourrait-on le modifier ?
Autant de questions qui restent sans réponse. Toute concerne bien évidemment l’entropie, c’est-à-dire une quantité physique de mesure du degré de désordre d’un système. Plus l'entropie du système est élevée, moins ses éléments sont ordonnés, liés entre eux, capables de produire des effets mécaniques, et plus grande est la part de l'énergie inutilisable pour l'obtention d'un travail, c'est-à-dire libérée de façon incohérente.
Véritable réflexion sur notre réalité et notre perception du temps, ce film vaut le coup. Il s’agit d’un excellent film, bien que la critique soit quelque peu passée à côté de ce chef d’œuvre, et ce, malgré de prestigieuses récompenses telles que le Prix du public au European Film Awards, le Prix André Cavens pour le meilleur film de l'année 2010 ou encore Six Magritte du cinéma en 2011.
A voir et à revoir.